Gramineusement vôtre!

L’équinoxe nous sonne le glas de l’été, l’automne est déjà là! Son arrivée nous apporte les matins embus de fraîcheur et les brumes mystérieuses qui givrent les toiles d’araignées de rosée. Les bordures, quelque peu ternies en fin d’été s’illuminent soudain d’or et de paillettes, c’est la grande valse des graminées qui ouvre son jeu!

D’un coté, les grandes dames et les grands ducs de la Pampas, Cortaderia selloana, toujours aussi impressionnants de leur stature et de leur générosité, mais quelque peu démodés aux yeux des Anglais qui les cultivent de moins en moins. On les trouvent trop raides et surtout trop clichées. On ôse peut-être encore planter la variété ‘Rendatleri’ aux plumes rose cuivré dans les grands domaines, mais du haut de ses échasses de ses 4 mètres elle est souvent bien trop grande pour le jardin moderne. Deux variétés, de taille plus réduite méritent à mon avis, un peu plus d'attention et une place dans la bordure : ‘Icalma’ particulière de ses épis fournis comme des queues de lapin brunes (à gauche) et ‘Patagonia’ dorée et légère et au feuillage bleuté (à droite). La plus élégante des Cortaderia n'en n’est pas une des Pampas cependant. Elle est d’origine Néo-Zélandaise où on l’appelle toetoe, c’est la Cortaderia richardii. Sans aucun doute la plus merveilleuse des graminées, elle commande toute l’attention et doit être placée contre un fond vert sombre pour être appréciée à son meilleur. Elle est débordante et demandante cependant et seuls ceux choyés d'espace grandioses pourront l'accomoder.

D'allure semblable mais beaucoup plus populaire parce que plus réduite de taille, la Stipa gigantea a aussi belle figure. Elle fleurit longtemps celle-là, étirant ses grandes tiges dès juin, de beaux épis légers qu'elle gardera au moins jusqu'à noël. C'est une graminée au feuillage persistant qui nous vient d'Espagne et qui malheureusement, comme l'herbe de la Pampas, manque un peu de rusticité dans les climats continentaux. N'ayez de déceptions cependant, braves jardininers nordiques qui rêvez de démesure, il y a toujours le Miscanthus sur lequel jeter son dévolu! Et s'il est moins impressionnant que la Cortaderia, il n'en est pas plus laid pour autant, au contraire, il est plus léger et mobile et sait jouer avec le vent. Pour les fous de hauteur, 'Giganteus' est le cultivar a adopter, mais il ne fleuri pas et moi je lui préfère 'Malepartus', la variété la plus belle et la plus élégante de tous les grands Miscanthus. Je l'ai vu briller de ses 2m50 dans les jardins du Domaine Joly de Lotbinière, Québec (zone 4) il y a quelques années déjà et depuis je le convoite et le courtise et il me réjoui toujours de sa généreuse floraison argentée.